SIDI OULD TAH : UN NOUVEL ESPOIR POUR LES PME AFRICAINES ET L’ENTREPRENEURIAT

En seulement trois tours de scrutin, Dr Sidi Ould Tah a été élu, le 29 mai 2025, à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), et succède au Nigérian Akinwumi Adesina. Un vote rapide, presque unanime, qui révèle à la fois la stature du candidat et l’urgence pour le continent de consolider un leadership visionnaire à la tête de ses institutions stratégiques. 

Dans les rues animées de Cotonou, les quartiers vibrantes de Kinshasa ou les incubateurs branchés de Kigali, l’annonce a fait naître un mélange d’indifférence, de curiosité et d’espoir : « Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement ». Une nouvelle qui, pour beaucoup de chefs d’entreprise africains, dépasse les cercles institutionnels. Car derrière les titres ronflants, une question revient, presque instinctive : « Que va-t-il faire pour nous, les entrepreneurs ? »

Les PME africaines ne manquent ni d’idées, ni de courage. Elles manquent de souffle. Partout sur le continent, ces entreprises représentent plus de 90 % du tissu économique et génèrent près de 60 % des emplois. Pourtant, elles se battent, jour après jour, contre des obstacles souvent invisibles : accès limité au financement, procédures administratives lentes, fiscalité instable, manque de formation, infrastructures défaillantes…

Et si Sidi Ould Tah changeait enfin la donne ?

Élu avec plus de 76 % des voix, Sidi Ould Tah est reconnu pour son style de leadership « transformateur », forgé notamment à la tête de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA). En une décennie, il a redéfini les priorités de l’institution, en mettant l’accent sur le financement des entreprises, des infrastructures de base, et surtout des acteurs économiques locaux souvent oubliés des circuits financiers classiques. 

Cette approche, centrée sur les résultats concrets, est particulièrement attendue à la BAD pour donner un nouveau souffle aux PME. Pour beaucoup d’entrepreneurs, ce n’est pas tant une question de financement, que de compréhension. Ce qu’ils attendent du nouveau président, ce sont des outils adaptés à la réalité des entreprises africaines et un appui massif aux PME dans le cadre de la nouvelle architecture financière africaine qu’il compte bâtir. 

Sidi Ould Tah
Sidi Ould Tah, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Sidi Ould Tah n’est pas un inconnu pour ceux qui suivent les mouvements de fond du développement africain. À la BADEA, il a montré qu’il savait transformer une institution discrète en un acteur majeur du financement sur le continent. Sous sa gouvernance, l’institution a été réformée, dynamisée, repositionnée… avec un accent inédit sur les entreprises africaines à fort potentiel, souvent négligées par les banques classiques.

Son approche est qualifiée de « leadership transformateur ». Pour les PME, cela peut signifier moins de barrières, plus de passerelles. Il connaît les contraintes d’un commerçant de quartier, les doutes d’un startuppeur, l’isolement d’un artisan rural. Ce sont ces réalités-là qu’il devra porter au sein d’une BAD encore trop souvent perçue comme lointaine, technocratique, voire élitiste. 

Les attentes sont immenses, mais elles sont précises. Ce que veulent les entrepreneurs, ce n’est pas une BAD des sommets, mais une BAD de proximité, au service de ceux qui transforment l’Afrique par le bas.

Take-away – Didier Acouetey

  • Pour les entrepreneurs africains, c’est l’heure de faire entendre leur voix, et pour la BAD, celle de devenir un véritable moteur du dynamisme entrepreneurial du continent.
  • Le défi de cette nouvelle présidence sera de transformer le soutien institutionnel en impact tangible pour les millions d’entrepreneurs africains qui créent, innovent et transforment leurs communautés au quotidien.
  • La nomination de Sidi Ould Tah intervient à un moment charnière, alors que l’Afrique cherche à redéfinir ses leviers de croissance. Et s’il inscrit les PME, les femmes, les jeunes au cœur de son mandat, alors peut-être que l’histoire retiendra cette élection comme le début d’un virage concret pour l’économie réelle du continent.
  • Les attentes sont claires : un soutien de proximité, des mécanismes simplifiés, des financements adaptés aux réalités des TPE/PME, et une BAD plus ancrée dans les écosystèmes économiques locaux.

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